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L’intégration des émissions FLAG : une étape clé pour définir les objectifs SBTi

Dans quelle mesure le calcul des émissions FLAG est-il important pour fixer les objectifs SBTi ?
Scope 3
Agriculture
Aug 2, 2024

Au cours des dernières années, le SBTi - Science Based Targets initiative - a joué un rôle majeur en incitant les entreprises du monde entier à se fixer des objectifs ambitieux, basés sur la science afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre et limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels. À l'heure où nous écrivons ces lignes, plus de 5 600 entreprises se sont déjà fixé ces objectifs.

Cependant, même si cette dynamique s'accélère, un défi important se pose encore, notamment pour les entreprises exerçant des activités liées à l'utilisation intensive des terres : très peu d'entre elles ont pris en compte la totalité de leurs émissions générées ou séquestrées liées à l'agriculture, à la foresterie et aux autres utilisations des terres (AFOLU) dans leurs déclarations SBTi, alors même que ce secteur représente 22 % du total des émissions mondiales, soit le secteur le plus émetteur après celui de l'énergie.

La publication de la méthodologie SBTi FLAG (Forest, Land and Agriculture - Forêts, Terres et Agriculture) aborde précisément cette problématique majeure, apportant les éléments nécessaires, utiles aux entreprises de l'industrie alimentaire, pour intégrer totalement les émissions de l'AFOLU dans leurs stratégies de lutte contre le changement climatique.

Dans cet article, vous trouverez toutes les informations essentielles concernant la méthodologie SBTi FLAG et les raisons pour lesquelles la distinction entre vos émissions FLAG et non-FLAG est nécessaire pour vous aider à développer une stratégie de réduction plus ciblée.

Quelles sont les émissions du SBTi FLAG ?

Les émissions FLAG proviennent principalement du secteur agricole et comprennent le Changement d'Utilisation des Sols (LUC), Gestion des Sols (Non-LUC) au sein de l’exploitation, ainsi que la sequestration de Carbone. À l'inverse, les émissions non-FLAG résultent des activités industrielles plus larges hors de l'exploitation, notamment au niveau du transport, de la transformation et de l'utilisation de l'énergie. À noter que les émissions provenant du transport des produits agricoles après la récolte sont classées dans la catégorie des émissions non-FLAG, même si elles sont d'origine agricole.

Autre point important, les SBT FLAG sont distincts des SBT liés à l'énergie et à l'industrie (non-FLAG). Cela signifie que les réductions des émissions FLAG, comme l'amélioration de la gestion forestière ou la restauration des forêts, ne peuvent pas être utilisées pour atteindre les objectifs de réduction des émissions provenant des combustibles fossiles. Ainsi, les entreprises ne peuvent pas utiliser la séquestration de carbone liée à la bioénergie dans leurs chaînes de valeur pour atteindre les objectifs non-FLAG. Les éliminations biogéniques ne peuvent être comptabilisées que pour atteindre les objectifs FLAG.

Source : SBTi

📌 Rappel : les séquestrations de carbone sont différentes des compensations de carbone.

FLAG et Non-FLAG pour les entreprises du secteur alimentaire

Prenons l’exemple d'une entreprise mondiale du secteur alimentaire qui dispose d'une large chaîne d'approvisionnement composée à la fois d'activités agricoles et industrielles.

Les émissions FLAG de cette entreprise mondiale du secteur alimentaire comprennent celles générées par les pratiques agricoles, telles que la déforestation liée aux plantations de cacaoyers, les émissions de méthane des exploitations laitières et l'oxyde nitreux provenant de l'utilisation d'engrais dans les champs de blé. Ces émissions sont comptabilisées comme des émissions FLAG qui couvrent notamment toutes les activités liées à la production de produits agricoles bruts.

Les émissions non-FLAG, quant à elles, englobent les activités hors de la ferme. Elles comprennent le transport des matières premières vers les usines de transformation, l'énergie utilisée dans les usines de fabrication pour produire des produits finis tels que les barres chocolatées et l'eau en bouteille, ainsi que les émissions liées à la distribution de ces produits aux commerçants du monde entier.

Quel est l'impact de la méthodologie FLAG sur les entreprises du secteur alimentaire ?

Cette méthodologie a un impact significatif sur les entreprises du secteur alimentaire, car c'est l'un des secteurs  concernés par le programme FLAG du SBTi. Les secteurs suivants en particulier sont soumis à cette méthodologie, sauf si leurs émissions liées au FLAG représentent moins de 5 % de leurs émissions totales :

  • Production d'aliments et de boissons (production agricole et source animale)
  • Transformation et vente au détail de produits alimentaires et boissons
  • Produits forestiers et papier
  • Tabac

*Veuillez noter que la fixation d'objectifs FLAG n'est pas requise pour les petites et moyennes entreprises (PME).

La méthodologie FLAG s'applique également aux entreprises d'autres secteurs si leurs émissions FLAG représentent plus de 20 % de leurs émissions totales. Les entreprises dont les émissions FLAG sont inférieures au seuil de 20 % ou qui appartiennent à un secteur FLAG mais dont les émissions FLAG sont inférieures à 5 % ont la possibilité de ne pas fixer d'objectif FLAG distinct et de l'inclure dans l'objectif classique. Dans ce cas, les émissions séquestrées ne peuvent pas être utilisées.

La méthodologie FLAG prévoit deux approches pour la fixation des objectifs : (1) approche sectorielle et (2) approche par matière première. Les deux approches peuvent également être associées pour la fixation des objectifs.

  1. L'approche sectorielle s'applique davantage aux entreprises situées en aval et en milieu de chaîne, dont la chaîne d'approvisionnement comporte des activités diversifiées impliquant l'utilisation intensive de terres.
  2. L'approche par matière première s'applique plutôt aux entreprises situées en amont de la chaîne d'approvisionnement. Pour utiliser l'approche par produits de base, celui-ci doit représenter au moins 10 % du total des émissions FLAG de l'entreprise, tous secteurs confondus.
Source : Guide SBTi FLAG

En s'engageant à atteindre les objectifs FLAG, les entreprises doivent respecter l'objectif zéro déforestation (quelque soit la matière première concernée) d'ici à 2025. En effet, la déforestation, est un problème environnemental majeur lié à la production alimentaire. La gestion des émissions FLAG est non seulement cruciale pour la durabilité environnementale, mais elle est également stratégique pour les entreprises, car elle a une incidence sur la conformité, la gestion des risques et le positionnement sur le marché. En se concentrant sur les émissions FLAG, les entreprises du secteur alimentaire peuvent valoriser leurs efforts en matière de développement durable et s'aligner sur les standards mondiaux visant à freiner le changement climatique.

Comment Carbon Maps différencie-t-il automatiquement les émissions FLAG des émissions Non-FLAG ?

Afin d'aider les entreprises du secteur alimentaire à gérer leurs émissions FLAG, Carbon Maps a mis en place une nouvelle fonctionnalité sur sa plateforme dédiée au reporting des émissions SBTi FLAG. Cette fonctionnalité permet aux utilisateurs de différencier les émissions FLAG des émissions non-FLAG, afin de mieux fixer les objectifs à atteindre.

Grâce à la plateforme Carbon Maps, vous pouvez automatiquement différencier vos émissions FLAG et non-FLAG, même sans accès aux données de vos fournisseurs, à travers des bases de données telles qu'Agribalyse®, qui fournit des ICV (Inventaire du Cycle de Vie) pour une large gamme de produits alimentaires. L'étape Agriculture sur Agribalyse® prend en compte le système cradle-to-gate, défini comme suit :

  • De la matière première à la sortie de la ferme pour les inventaires de la production végétale
  • De la matière première à la sortie de la structure de production pour les inventaires de la production animale.

Les critères et les catégories définis par le SBTi pour les émissions FLAG correspondent étroitement aux analyses fournies par Agribalyse® dans la catégorie Agriculture. Cependant, il peut y avoir une légère surestimation car certaines sous-composantes telles que les machines agricoles, l'énergie pour l'irrigation ou le chauffage des bâtiments ne correspondent pas strictement aux émissions FLAG telles que définies par SBTi. Toutefois, cette surestimation est marginale par rapport à l'ampleur de chacune de ces sous-composantes.

Vous pouvez utiliser ces données pour fixer des objectifs FLAG spécifiques, comme l'exige le SBTi. À titre d'exemple, un client de Carbon Maps a pu établir un objectif de réduction spécifique pour ses émissions FLAG après avoir constaté que 78% de son empreinte globale provenait des émissions agricoles. Si vous souhaitez en savoir plus sur les caractéristiques de notre fonctionnalité SBTi FLAG, n'hésitez pas à nous contacter.

Après avoir discuté avec des dizaines de collaborateurs dans le domaine du développement durable, nous avons constaté que le temps consacré à la rédaction de rapports, qui implique la collecte, l'analyse et la validation de données, est disproportionné. C'est pourquoi, chez Carbon Maps, nous nous concentrons sur la création d'outils permettant d'automatiser les processus longs et fastidieux pourtant nécessaires au reporting environnemental tels que la collecte et l'analyse des données.

 

Si vous avez soumis un objectif SBTi ou si vous envisagez de le faire pour vous démarquer de vos concurrents et valoriser votre marque, découvrez toutes les possibilités offertes par l'automatisation. Prenez rendez-vous avec un des experts Carbon Maps pour découvrir comment notre plateforme peut vous aider à générer des rapports et à gérer efficacement vos émissions FLAG et non-FLAG.

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