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Révéler l’impact environnemental du bœuf en exploitant des données régionales

Comprenez les facteurs pris en compte lorsque vous examinez les émissions de GES de l'élevage et lisez les informations tirées de notre analyse régionale sur la production de viande bovine en France.
Agriculture
ACV
Jul 4, 2023

Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’élevage contribue à 14 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). Cependant, ce chiffre ne dépeint pas le tableau complet, car il existe des disparités importantes qui méritent d’être examinées et clarifiées. En effet, selon les différents types de bétail et selon les méthodes d’élevage utilisées, l’impact environnemental varie. Il est donc crucial de comprendre ces variations pour réduire efficacement les émissions. De plus, pour comprendre pleinement l’impact de l’élevage, il est important de considérer plusieurs indicateurs au-delà du carbone, et également d’examiner l’impact sur la biodiversité, les ressources en eau et le bien-être animal.

Dans ce post, nous parlons d’abord des facteurs pris en compte lors de l’analyse des émissions de GES de l’élevage. Ensuite, nous partageons quelques informations issues de l’analyse régionale réalisée par Carbon Maps sur la production de bœuf en France et expliquons pourquoi une approche régionalisée permet de comprendre plus finement l’impact environnemental de l’élevage.

Important factors to account for GHGs of livestock farming

Les émissions de GES de l’élevage sont largement attribuées à deux facteurs principaux: 45% provient de la production d’aliments pour le bétail et 39% de la fermentation entérique des ruminants, qui libère du méthane et de l’oxyde nitreux. Un autre facteur est le stockage et le traitement du fumier (10%) et le reste des émissions est attribuable au traitement et au transport des produits animaux.

Étant donné que le poids des deux plus grands facteurs peut grandement varier en fonction du type d’alimentation, par exemple si le bétail est nourri avec de l’herbe ou avec du soja importé du Brésil, il est important d’intégrer les données des systèmes de production pour arriver à une statistique d’émission de GES plus précise.

Un regard régional sur l’impact de la production de bœuf:

Il est évident que toutes les méthodes de production de viande ne contribuent pas de la même manière au changement climatique. Plusieurs études menées par des organismes de recherche tels que l’Institut de l’élevage, Interbev et INRAE ont mis en lumière les différents niveaux d’émissions de GES associés à différents systèmes de production de bétail.

Pour aller plus loin, chez Carbon Maps, avons effectué une analyse territorialisée et avons également examiné d’autres indicateurs environnementaux que simplement les GES tels que l’impact sur la biodiversité. Pour ce faire, nous avons collecté et analysé un large éventail de données publiques sur l’élevage dans diverses régions françaises, ainsi que de la littérature scientifique du GIEC, de l’outil Cool Farm, de PBF et de WFN. Grâce à cette analyse complète et régionalisée, nous avons pu recueillir des informations spécifiques sur l’impact environnemental de la viande française.

Par exemple, nous avons découvert que le bœuf provenant des bassins laitiers de la région Grand Ouest était souvent issu de vaches réformées (vaches en fin de carrière laitière). Par conséquent, il génère moins d’émissions de GES que le bœuf Charolais issu des bassins d’Auvergne. En revanche, le boeuf du Grand Ouest a un impact beaucoup plus important sur la biodiversité du fait de sa durée de vie. Cette évaluation, dresse un tableau vivant du bétail, des animaux, des pratiques et des terroirs divers du pays. Nous avons pu réaliser la première cartographie de l’empreinte environnementale de la viande selon son aire d’origine.

Ces résultats soulignent la nécessité de prendre en compte différents indicateurs à différentes échelles territoriales et de s’éloigner d’une perspective étroite centrée sur le carbone.

Encourager la collaboration entre les parties prenantes :

La valeur de cette évaluation dépasse les simples statistiques. Elle facilite la collaboration entre les parties prenantes locales, leur permettant de mettre en œuvre des solutions de décarbonisation et de régénération sur mesure qui correspondent aux caractéristiques uniques de chaque territoire. En évitant une approche unique, les communautés locales peuvent aborder les défis environnementaux associés à l’élevage de manière plus ciblée et plus efficace.

Comprendre la diversité de l’impact environnemental du bœuf est un outil puissant pour la prise de décision éclairée. Les distributeurs, les coopératives, les agriculteurs et les consommateurs peuvent exploiter cette connaissance pour aligner leurs choix sur leurs valeurs environnementales. Chez Carbon Maps, nous avons commencé à étendre nos évaluations pour inclure d’autres types d’aliments tels que le blé, le lait, les amandes et le cacao. Grâce à cette approche régionale, nous cherchons à aider le secteur agroalimentaire et les consommateurs à comprendre les implications environnementales des chaînes d’approvisionnement alimentaire et à promouvoir des pratiques durables et tangibles au niveau régional.

En conclusion, le chiffre de 14% représentant l’impact de l’élevage sur les émissions mondiales de GES est insuffisant en tant qu’indicateur complet. Notre mission est de raffiner ces évaluations à un niveau régional et plus granulaire, en les complétant avec des indicateurs environnementaux supplémentaires tels que l’impact sur la biodiversité, la consommation d’eau et le bien-être animal, pour ouvrir la voie à un avenir plus durable dans l’élevage et, plus largement, dans l’approvisionnement alimentaire. En harmonisant les solutions locales avec les efforts mondiaux pour lutter contre le changement climatique, nous pouvons collectivement entraîner un changement positif dans l’industrie.

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